
Histoire de Neuf Brisach
Neuf-Brisach,
La ville fortifiée par Vauban et inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO

En 1661, Louis XIV prend conscience de l’importance stratégique de la ville de Breisach am Rhein (Allemagne) sur le bord du Rhin et décide d’en faire une base d’opération pour les armées françaises au-delà du Rhin. En 1664, alors que Breisach est encore un territoire français, Sébastien le Prestre, Marquis de Vauban, architecte militaire de Louis XIV, améliore, consolide et renforce la ville qui restera française jusqu’au traité de Ryswick en 1697, à travers lequel, le Roi Louis XIV rend cette Place Forte à la couronne d’Autriche (ligue des Augsbourg).
Suite à sa perte, le roi ordonne à Vauban, dès 1698, de trouver un endroit pouvant faire face à Breisach. Vauban décide de construire une Place entre Volgelsheim et Wolfgantzen, suffisamment éloignée pour être hors de portée des canons de Breisach. Le 6 septembre 1698, le roi accepte un des trois scénarios présentés pour un coût global estimé à 4 millions de livres, soit l’équivalent du budget annuel moyen consacré à l’ensemble des fortifications du royaume de l’époque. Louis XIV décide de partir sur un plan octogonal. La construction débute dès 1699 avec une présence renforcée du grès rose très présent dans la région. Les fortifications sont achevées en 1702, la place forte en état de défense en 1703 et opérationnelle en 1706, l’église Saint-Louis achevée en 1736 et la mairie en 1758. En dehors d’une alerte en 1743, la citadelle de Neuf-Brisach n’a jamais été prise d’assaut.
Elle sera assiégée pour la première fois en 1870 lors de la guerre contre la Prusse suite à des combats violents. Avec plus de 6000 obus tombés sur la ville, Neuf-Brisach aura été la ville la plus touchée de toutes les Places de l’Est. Devenue place forte allemande, elle sera reconstruite à plus de 75% en moins de 5 années et ses plans seront largement modifiés en 1875. Cependant, en raison de l’existence de ses fortifications, la ville ne s’étendra jamais.
Loin du front de la première guerre mondiale, Neuf-Brisach, alors Allemande, est épargnée par ces combats. La ville redevient française en 1918 et retrouve sa position stratégique. Le Général Frédéric-Georges Herr, alors commandant en chef de l'artillerie française à Verdun de 1916 à 1918, né à Neuf-Brisach dans la maison adjacente à celle du Marquisat de Vauban, a eu l'honneur de mener les troupes françaises qui ont libéré la cité fortifiée qui l'a vu naître et grandir et de mener la parade victorieuse sur la rue de colmar devant le Marquisat de Vauban en 1918 avant d'effectuer une revue des troupes sur la grande place d'armes à proximité.
Dès septembre 1939, Neuf-Brisach se trouvant en zone d’opération dans la ligne Maginot, toute la population civile est évacuée. La ville occupée par les allemands dès juin 1940, devient un camp de prisonniers où sont transférés plus de 40 000 soldats français. En 1945, l’armée américaine, mal renseignée, en croyant la ville encore occupée, bombarde massivement Neuf-Brisach alors que les allemands s’étaient déjà retirés. La ville sera détruite à plus de 85% tandis que les fortifications sont restées intactes.
La ville et les remparts offrent aujourd’hui une vision remarquable du système de défense le plus accompli du XVII ème siècle. Depuis le 7 juillet 2008, les fortifications de Vauban sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Par arrêté du 3 novembre 2023, la ville devient Site Patrimoine Remarquable (SPR).




